Cet article, rédigé par Mélanie GUITTON, passionnée de street-art et ayant vécu 1 an en Nouvelle-Zélande, nous dira tout sur le street-art en Nouvelle-Zélande !
Si l’on vous dit « Nouvelle-Zélande », vous visualisez sûrement des moutons, des rugbymen, des Maoris, des collines vertes, des paysages de la saga Le Seigneur des anneaux… Mais sûrement pas des œuvres d’art urbain !
Et pourtant, le street-art en Nouvelle-Zélande n’a aujourd’hui plus rien à envier à d’autres pays comme l’Australie, les États-Unis ou encore l’Allemagne. Grâce à l’investissement d’organisations locales et mondiales, à des artistes locaux et à la venue d’artistes internationaux, la Nouvelle-Zélande a définitivement écrit son histoire dans le paysage de l’art urbain ces 10 dernières années.
Envie d’en savoir plus ? Découvrez notre sélection de 5 villes où voir du street-art en Nouvelle-Zélande, 3 street-artistes néo-zéalandais à connaître et un zoom sur le festival « Sea Walls : Artists for Oceans ».
Présentation du street-art en Nouvelle-Zélande
Peuplée de 4,8 millions d’habitants dont les trois quarts résident sur l’île du Nord, la Nouvelle-Zélande est dominée par la nature. Moins d’espace urbain pour créer certes, mais de quoi être inspirés par sa flore et sa faune uniques au monde !
Où voir du street-art en Nouvelle-Zélande ?
Seize villes au total accueillent des œuvres d’art urbain en Nouvelle-Zélande ! Les voici :
- Taupo
- Gisborne
- Auckland
- Wellington
- Palmerston North
- Hamilton
- Whangarei
- New Plymouth
- Tauranga
- Whanganui
- Napier
- Nelson
- Christchurch
- Invercagill
- Dunedin
- Riverton
Quels sont les principaux street-artistes à découvrir en Nouvelle-Zélande ?
- Owen Dippie
- Askew One
- Kelly Spencer
- Flox
- harles et Janine Williams
- Xoe Hall
- Gina Kiel
- Jacob Yikes
- Elliot Francis Stewart
- Cracked Ink
- Andrew J. Steel
- DSide
- Misery
- Jonny4higher
- GASP
- Sean Duffell
- Mica Still
- Wongi Wilson
- Benjamin Work
- Sofles (Australie)
- Natalia Rak (Pologne)
- Pat Perry (Etats-Unis)
- Pixel Pancho (Italie)
- Hyuro (Argentine/Espagne)
- Kai’ili Kaulukukui (Hawaï)
- Amok Island (Pays-Bas/Australie)
- ROA (Belgique)
- Tilt (France)
- Seth GlobePainter (France)
- Faith47 (Afrique du Sud)
- DALeast (Chine)
- RustamQbic (Russie)
- Phlegm (Pays de Galle)
Quelles sont les thématiques récurrentes dans le street-art en Nouvelle-Zélande ?
La Nouvelle-Zélande est un archipel avec une faune et une flore exceptionnelles. La nature est quasiment omniprésente dans les œuvres de street-art du pays. On sait que le street-art permet d’exprimer des valeurs, de faire passer des messages.
La sauvegarde de la biodiversité fait ainsi partie des thématiques majeures. On peut voir des animaux, des fleurs, des plantes, mais aussi des portraits,…
Les motifs typiques de l’art maori sont aussi assez récurrents.
6 villes où voir du street-art en Nouvelle-Zélande
Auckland et son artère dédiée au street-art
Auckland est la ville la plus peuplée de Nouvelle-Zélande. Et qui dit « ville » dit de nombreux murs à recouvrir ! Quelques œuvres de street-art peuvent être aperçues dans la ville mais la plus grosse concentration se fait sur Karangahape Road ou « K Road », une avenue très connue dans le CBD. On peut y voir des œuvres plutôt modestes en taille mais aussi monumentales ! Un parcours est même présenté sur un flyer. On peut le récupérer et suivre le chemin point par point. Les noms des artistes sont renseignés. Une vingtaine d’œuvres (référencées) sont à découvrir !
Wellington et son dédale de fresques murales
La capitale de Nouvelle-Zélande est plus petite qu’Auckland mais elle n’a rien à envier à sa scène street-art ! Wellington possède de nombreuses ruelles étroites, des recoins et autres endroits assez cachés comme des parkings à l’arrière d’immeubles. Un must pour les street-artistes qui peuvent produire à l’abri des regards ! Entre fresques monumentales commandées (For anti-shark finning par BMD près de Te Papa Museum ou David Bowie par Xoe Hall par exemple) et graffitis improvisés, l’art urbain est partout dans la ville ! Partir à la chasse aux œuvres de street-art est une belle manière d’arpenter les dédales de rues de la capitale.
Christchurch et ses œuvres éphémères
Christchurch est une ville en mouvement perpétuel. Au sens propre comme au figuré. Elle a en effet subi deux tremblements de terre importants en 2010 et 2011. L’écroulement d’édifices a laissé place à de grands espaces. La ville avait alors fait appel à George Shaw et sa femme Shannon Webster, fondateurs de la société de production Oi YOU ! spécialisée dans l’art urbain en Nouvelle-Zélande, pour offrir une opportunité à des artistes d’investir ces trous béants. C’est ainsi que de nombreux artistes ont créé des œuvres depuis 2014. Mais les bâtiments sont détruits et reconstruits, les fresques tombent avec les décombres. C’est la nature éphémère propre au street art qui se joue devant les yeux des passants.
Taupo et son festival coloré
Entre le Tongariro et Rotorua, Taupo est une ville touristique connue pour son lac, son rocher gravé avec des motifs maoris, son activité volcanique et ses Huka Falls. Moins connu des touristes, son festival de street-art Graffiato mérite pourtant également le détour. En 2020, le festival en était à sa onzième édition ! Plus de 80 œuvres sont à découvrir à travers la ville. Une carte est disponible en ligne mais aussi à l’I-Site de Taupo, au musée et dans les cafés. Elle permet de ne rien louper du parcours d’œuvres fortement colorées !
Tauranga et ses fresques monumentales
Tauranga et sa banlieue Mount Manganui sont particulièrement touristiques. Monter sur le cône volcanique de Mount Manganui est un must pour observer l’océan et la longue plage de sable blanc. Mais les rues et ruelles de la ville ont aussi beaucoup à offrir ! La société Oi YOU ! a ici aussi organisé un festival : PARADOX festival. De superbes fresques murales ont ainsi été créées par des artistes de renom (Charles et Janine Williams, Fintan Mangee, Askew One, Andrew J. Steel, etc.)
Dunedin et ses fresques d’artistes internationaux
À Dunedin, le street-art est ancrée dans la ville. Vous trouverez même une carte des principales fresques murales. Elle est disponible en ligne, sur un site dédié au street-art à Dunedin ! Les buts de ce parcours de street-art ? Révéler l’essence du Warehouse Precinct (zone urbaine de Dunedin), c’est-à-dire mêler créativité et diversité ; mettre en valeur les liens de Dunedin avec le monde d’hier et d’aujourd’hui et régénérer le patrimoine. Des artistes internationaux tels que Natalia Rak, polonaise ; ROA, belge ; ou Phlegm, britannique ; ont été invités à créer des œuvres aux côtés d’artistes locaux.
3 street-artistes néo-zélandais à connaître
Owen Dippie, l’artiste de renommée internationale
Owen Dippie est un artiste majeur de la scène street-art en Nouvelle-Zélande. Il est originaire de la petite communauté de Kawerau, dans la Bay of Plenty sur l’île du Nord. Les Maoris sont assez concentrés dans cette région. Owen a ainsi grandi entouré d’identités culturelles très fortes. Il a une passion personnelle pour les tatouages et le Tā moko, ce tatouage traditionnel permanent sur le visage chez les Maoris. Certaines de ses œuvres portent la trace de cette passion. En 2015, le Huffington Post a classé deux de ses œuvres dans son top des 15 plus belles fresques murales du monde : Radiant Madonna à Brooklyn (n°9) et Ninja Renaissance Masters à Brooklyn (n°1 !).
Andrew J. Steel, l’artiste aux talents multiples
Andrew J. Steel a formé le duo « BMD » jusqu’en 2015 avec un autre artiste néo-zélandais : Damien Radford-Scott. Ils continuent à créer des œuvres de street-art à travers toute la Nouvelle-Zélande, chacun de leur côté. Des œuvres d’Andrew se trouve également à Los Angeles, Hawaï, en Australie, en Indonésie, au Sri Lanka, au Vietnam ou encore en Islande ! En plus du street-art, il peint également pour des intérieurs privés, il fait de la typographie, il dessine dans le sable et peint également des acryliques. Ses « hiéroglyphes » sont sa marque de fabrique. Vous reconnaîtrez facilement son travail !
Kelly Spencer, l’artiste pop et engagée
Kelly Spencer est une Pakeha (comprendre une Néo-zélandaise d’origine non maorie). Sa spécialité est le lettrage. Elle peint des mots et des citations avec des couleurs très pop la plupart du temps. Son univers est coloré et jovial, d’ailleurs elle se fait aussi appeler « Kell Sunshine ». Au-delà de cette légèreté dans son art, Kelly Spencer est aussi une artiste engagée en faveur de l’environnement. Elle voue un grand amour à Mère Nature et est une fervente du bien-être des animaux. Après avoir elle-même peint des œuvres pour le festival Sea Walls à Napier en 2017, elle fut curatrice de celui de Gisborne (Tairāwhiti) en 2018.
Zoom sur le festival Sea Walls: Artists for Oceans
Le street-art en Nouvelle-Zélande s’exprime à travers de nombreux festivals : Graffiato à Taupo, Street Prints à Whangarei, Boon Street Art à Hamilton, Get Up à New Plymouth, South Sea Spray à Riverton, PARADOX à Tauranga, RISE à Christchurch, etc. Mais celui qui résonne certainement le plus avec l’environnement néo-zélandais est le festival « Sea Walls : Artists for Oceans ».
Il s’agit d’un programme « ARTiviste » de la fondation PangeaSeed qui a lieu dans le monde entier (18 pays au total). Son but est d’alerter les populations sur la dégradation de l’environnement marin. En Nouvelle-Zélande, la mer est partout, tout autour. Le pays est par exemple connu pour abriter le plus petit dauphin du monde, menacé d’extinction : le dauphin maui ou « dauphin d’Hector ». Kelly Spencer a d’ailleurs peint cette espèce sur les murs d’un port à Wellington. Le but de l’opération Sea Walls est de mettre en évidence ce qu’on ne voit pas, ou ce que l’on refuse de voir : les changements climatiques, le plastique dans les océans, la pollution du pétrole sur les côtes, l’extinction des espèces, l’élévation du niveau de la mer et les risques pour les populations, etc.
Ce panorama du street-art en Nouvelle-Zélande vous a-t-il donné envie d’en découvrir plus ? Ouvrez l’œil lors de votre séjour dans le pays au long nuage blanc, on vous promet que vous allez être agréablement surpris !
Street art en Nouvelle-Zélande : Quelques oeuvres en vrac
Cet article a été rédigé par : Mélanie Guitton
Mélanie a fait un PVT de 15 mois en Nouvelle-Zélande en 2018-2019. Depuis, elle est rédactrice et chargée de communication web dans les secteurs du voyage et du spectacle vivant.
Son blog : OnDeambule.com