Si vous vous trouvez dans la région de Christchurch, Akaroa, à 75 kilomètres de la capitale du Canterbury est un joli petit village à l’influence française, qui fera une excellente sortie à la journée ou pour le week-end.
1 L’histoire d’Akaroa
Lorsqu’en 1770 James Cook découvre la Péninsule de Banks – qu’il pense d’ailleurs à l’époque être une île au vu des eaux qui entourent la région – la Nouvelle-Zélande est peuplée par les Polynésiens depuis le 13ème siècle. La présence britannique s’intensifie toutefois dès le milieu du 19ème siècle, période à laquelle le troc entre les colons et les populations locales se développe. C’est d’ailleurs au contact de ces colons britanniques que nombre de Maoris meurent à cause de maladies européennes auxquelles les locaux ne sont pas habitués.
A la même époque, quelques baleiniers français opérant en Océanie mûrissent l’idée d’installer une colonie française en Nouvelle-Zélande afin d’intensifier leur activité et ainsi produire davantage d’huile de baleine.
Les colons anglais étant déjà bien installés dans l’Île du Nord, l’Île du Sud semble plus propice au développement d’une colonie française. Après négociation avec une tribu locale, Jean-François Langlois, capitaine baleinier français, obtient donc le droit le revenir s’installer à Akaroa après être retourné en France et avoir préparé une expédition, qui prendra la mer dans les années 1840. Seulement l’expédition française ne le sait pas encore lorsqu’elle quitte Rochefort, mais entre temps, le 6 février 1840, le Traité de Waitangi fut signé (lien avec article Russel) entre la couronne britannique et les chefs tribaux Maoris, faisant ainsi officiellement de la Nouvelle Zélande une colonie britannique.
A son arrivée, l’expédition française apprend avec dépit la nouvelle, mais fut invitée à débarquer à Akaroa, qui fut donc l’unique colonie française de Nouvelle Zélande.
2 Akaroa aujourd’hui
Si le français n’est plus la langue la plus parlée à Akaroa depuis longtemps, nombre de clins d’oeil à l’Hexagone sont restés. En témoignent notamment de nombreux noms de rue restés français, comme la Rue Jolie qui longe le front de mer et mène à la French Bay.
Si vous prenez une carte de la Nouvelle Zélande et cherchez la Péninsule de Banks au Sud de Christchurch, vous la reconnaîtrez facilement à sa forme caractéristique arrondie.
Comme souvent dans le pays, il y a un volcan derrière tout ça. Ici, il y en a même deux ! En effet, il y avait ici autrefois (nous parlons là d’une dizaine de million d’années) deux stratovolcans (comme dans le cas du Taranaki sur l’Île du Nord (lien article)) qui se sont joints pour ne former qu’un. A l’origine détachés de la côte et formant donc une île (James Cook était donc un peu dans le vrai finalement…), le massif volcanique a fini par être rattaché à la terre suite à l’érosion des Alpes du Sud quelques centaines de kilomètres plus à l’ouest.
Akaroa se trouve en fait dans le cratère de l’un des volcans d’origine, qui s’est érodé au fil des siècles.
Akaroa fut affectée par les tremblements de terre secouant la région, et notamment celui de 2011 qui a dévasté Christchurch. Par chance, nombre de ses bâtiments historiques n’ont été que très peu touchés.
Akaroa en Maori signifie Long Port. Le village est en effet niché dans une large baie, et environ 700 personnes vivent ici à l’année. Le village étant une destination prisée des touristes et des locaux – dont certains disposent d’une maison de vacances (“bach” en anglais) – il n’est pas rare de voir la population être multipliée par 20 en été !
3 Que faire à Akaroa ?
Si Akaroa est principalement prise d’assaut pour ses croisières dans le port permettant de voir les fameux dauphins d’Hector ou encore pour ses restaurants, de nombreuses autres activités culturelles et natures sont disponibles.
Le musée d’Akaroa, situé au même endroit depuis sa création en 1964, abrite aujourd’hui trois galeries, un espace de recherches, un théâtre et une boutique. Il est ouvert 7 jours sur 7, 363 jours par an.
4 Se rendre à Akaroa ?
Si vous avez votre propre véhicule, il faut emprunter la SH75 depuis Christchurch pour parcourir les 80 kilomètres du trajet. La route n’est pas une simple ligne droite et demande un peu d’attention et de souplesse pour ne pas rendre tous vos passagers malades.
Si vous êtes à pied, des navettes partent du centre de Christchurch et vous conduisent à Akaroa sans problème ! Contactez par exemple Akaroa French Connection ou Akaroa Shuttle pour n’en citer que quelques-uns. Les prix pratiqués sont très similaires – environ 50 dollars pour l’aller/retour.